20 avril 1795: Louis XVII
Plus rien ne peut arrêter la dégradation physique de l'enfant
Le mal fait des progrès foudroyants, faisant apparaître des tumeurs dans différentes articulations
Le 20 avril 1795, les douleurs augmentent, le malade perd l'appétit, et la fièvre survient
un médecin connu pour sa probité et ses talents, Desault, est nommé pour le soigner
il reconnait chez l'enfant la même maladie, appelée scrofule, que celle qui a tué son frère aîné
((Vers 1363) Du bas latin scrofulæ, du latin scrofa (« truie ») ; il s’agit au départ d’une forme humaine d’une tuberculose porcine. (1304) escrofila.)
scrofule \skʁɔ.fyl\ féminin
- (Médecine) Lésion d’altérations de la peau et des muqueuses avec gonflement des ganglions lymphatiques du cou, susceptible de produire des tumeurs et des ulcères.
- (Médecine) (Désuet) Type de tempérament lymphatique du jeune humain, favorable aux infections cutanées (impétigo, etc.), des muqueuses (rhinite, etc.) et à la tuberculose [1].
- Il est atteint de scrofule.
- Ils meurent écrasés par les goitres, la scrofule et l’idiotie. — (Blaise Cendrars, Rhum, 1958)
Le docteur Desault est un chirurgien renommé
il semble avoir accompli ses fonctions avec bonté, et Louis-Charles le prend en amitié, lui témoigne beaucoup de confiance
un jour l'enfant entend ouvrir les portes de sa prison avec fracas, aussitôt, il dit à son médecin, d'un ton plein de terreur:
"-Ah! Mon ami, ne me quittez pas, tant que ces scélérats seront là"
Le docteur Desault commence un traitement, sans grand espoir, car l'état du malade semble désespéré
Or le médecin meurt brutalement et il faut attendre six jours, pour qu'un nouveau médecin, le docteur Pelletan, se présente au Temple
il fait placer le malade dans une chambre aérée, sans barreaux, avec de grands rideaux blancs
La rigueur administrative reste présente dans la prison: Hébert, municipal de service (A ne pas confondre avec le Substitut du Procureur de la Commune, guillotiné en 1794), qui n'a pas reçu d'ordre pour ce changement, clame son mécontentement
"Pelletan demande à l'enfant:
"-Etes-vous content d'être dans cette chambre ?"
"-Oh ! oui, bien content", répond-il d'une voix faible avec un triste sourire
Louis-Charles ne cesse de penser à sa mère
Il pardonne aussi à ses propres bourreaux
Comme Gomin lui annonce l'arrestation d'un garde, il a la magnanimité de plaindre l'homme:
"-J'en suis bien fâché car voyez-vous, il est plus malheureux que nous; il mérite son malheur"
Une note de police du Comte Decazeq assure que le jeune prince avait à cette époque, dans son appartement, une petite imprimerie, un petit billard, des livres
Si les jouets n'ont pas beaucoup servi, Louis-Charles se fait lire les nuits de Young, un des ouvrages favoris de son père
Malgré un évanouissement sérieux, le 6 juin 1795, l'enfant moribond est encore laissé seul, la nuit
une garde nocturne n'est prévue que le 8 juin 1795