Mariage en personne en la chapelle du château de Versailles de Louis Auguste, Dauphin de France avec Marie Antoinette de Lorraine d'Autriche
Mariage en personne en la chapelle du château de Versailles de Louis Auguste, Dauphin de France avec Marie Antoinette de Lorraine d'Autriche
L’an mil sept cent soixante-dix le seize mai, vu la dispense de parenté accordée par notre saint père le pape Clément quatorze en date du trente août mil sept cent soixante neuf et la dispense accordée par Mgr l’archevêque de Paris, de la publication de trois bans ensemble, la permission d’être fiancés et mariés le même jour dans telle église ou chapelle par tel évêque ou prêtre qu’il plaira à sa majesté, même in pontificalibus en date du quatre de ce mois signé Christophe archevêque de Paris plus bas, de la Touche secrétaire, très haut, très puissant et excellent prince Louis Auguste dauphin de France, fils de défunt très haut très puissant et excellent prince Louis dauphin de France et de défunte très haute, très puissante et excellente princesse Marie Josephe princesse de Saxe ses père et mère d’une part, et très haute très puissante et excellente princesse, Marie Antoinette Josephe Jeanne archiduchesse d’Autriche, fille de défunt très haut, très puissant et très excellent prince François premier du nom empereur des romains grand duc de Toscane et de très haute très puissante et très excellente princesse Marie Thérèse Valpurge Amélie Christine impératrice douairière des romains, reine de Hongrie et de Bohême ses père et mère d’autre part.
Les fiançailles faites, ont été marié de praeferti après avoir pris leur consentement mutuel, et ont reçu la bénédiction nuptiale, nous curé de cette paroisse présent par Mgr Charles Antoine de la Roche Aymon archevêque de Reims pair et grand aumônier de France le susdit mariage fait en la chapelle du roy, en présence de très haut, très puissant et très excellent prince Louis roy de France et de Navarre, de très haut et très puissant prince Louis Stanislas Xavier de France comte de Provence, de très haut et très puissant prince Charles Philippe de France comte d’Artois, de très haute et très puissante princesse Marie Adélaïde Clotilde Xavière de France, de très haute et très puissante princesse Marie Adelaïde de France, de très haute et très puissante princesse Victoire Louise Marie Thérèse de France, de très haute et très puissante princesse Sophie Philippine Justine de France, de très haut et très puissant prince Louis Philippe duc d’Orléans premier prince de sang, de très haut et très puissant prince Louis Philippe Joseph d’Orléans duc de Chartres prince du sang, qui ont signés avec les époux.
Suivent les signatures:
- Louis = Louis XV roi de France de l’époque, grand père du marié.
- Louis Auguste = le marié, futur roi Louis XVI
- Marie Antoinette Josephe Jeanne = la mariée, future reine Marie Antoinette
- Louis Stanislas Xavier = frère du marié, futur roi Louis XVIII
- Charles Philippe = frère du marié, futur roi Charles X
- Marie Adélaïde « Clotilde » Xavière = sœur du marié, future reine de Piémont-Sardaigne
- Marie Adélaïde = tante du marié, (sœur de feu son père)
- Victoire Louise Marie Thérèse = tante du marié, (sœur de feu son père)
- Sophie Philippine Charlotte Justine = tante du marié, (sœur de feu son père)
- Louis Philippe d’Orléans
- Louis Philippe Joseph d’Orléans, fils du précédent
- Charles Antoine de la Roche Aymon archevêque duc de Reims grand aumônier de France
- Le curé
Le 19 avril 1770, la jeune archiduchesse Antonia épousait par procuration le Dauphin de France, Louis-Auguste de Bourbon, petit-fils de Louis XV.
Commence alors pour la jeune fille de 14 ans un long voyage de Vienne à Versailles.
A son arrivée, si le souverain lui réserve un accueil chaleureux, les filles de ce dernier, Mesdames de France –éternelles célibataires- surnomment déjà la jeune Antonia « l’Autrichienne » surnom à connotation péjorative.
La jeune fille, dont le prénom a était francisé en Marie-Antoinette, fait la connaissance de son époux : c’est un garçon timide et effacé si on le compare à ses frères cadets les comtes de Provence et d’Artois.
Devant la beauté, le charme et la vivacité de sa jeune épouse, Louis-Auguste reste de marbre, presque effrayé.
Le mariage où les deux conjoints sont désormais présents se tient dans la chapelle du château de Versailles le 16 mai.
Si Marie-Antoinette semble heureuse et disposée à plaire à son mari, le dauphin semble ailleurs, et nerveux face à la belle épousée.
Le lendemain, il court le bruit qu’il ne s’est rien passé entre les époux.
Louis XV ne s’en inquiète pas et il est de l’avis d’attendre, de laisser faire le temps.
Il faudra effectivement attendre et non pas des mois mais des années: sept au total !
Pourquoi dons ne se passe-t-il rien entre Louis-Auguste et Marie-Antoinette une fois les rideaux du lit fermés ?
A la vérité, il semble que la dauphine fasse peur à son époux.
Elle est vive, belle, multiplie les attentions à son égard dans les premiers mois de leur mariage.
A l’inverse, Louis-Auguste est renfermé et très complexé.
Quand son frère aîné, le duc de Bourgogne était mort en 1761, ses parents avaient dit que la mort « s’était trompée de personne » car le jeune Louis-Auguste était à l’époque souffrant lui aussi.
Après ce drame, toute la cour avait le regard posé non sur lui, mais sur ses frères: Louis-Stanislas de Provence très mûr pour son âge et Charles, le petit dernier très enjoué.
On semblait regretter que le comte de Provence ne soit pas né avant Louis-Auguste alors duc de Berry.
Seul son grand-père Louis XV et sa petite sœur Elisabeth lui montraient un réel attachement.
Louis-Auguste en ait venu à se sentir inférieur aux autres tandis que son épouse se met en avant.
De plus la défunte mère du dauphin, Marie-Josèphe de Saxe, s’était opposée jusqu’à sa mort en 1767 à l’union de son fils avec une princesse membre de la famille des Habsbourg.
De ce fait, les tantes de Louis-Auguste, Mesdames Adélaïde, Victoire et Sophie, ont fait naître chez le jeune homme un sentiment de méfiance envers sa femme: celle-ci, cette « Autrichienne » n’est en France qu’en tant qu’espionne à la solde des Habsbourg.
Cela ne favorise en rien un rapprochement entre le dauphin et Marie-Antoinette.
De plus, leur emploi du temps et leurs passions sont très différentes: il aime lire, se lève tôt pour aller à la chasse et par conséquent, se couche tôt; elle ne lit pas, préfère la danse et la musique, se couche tard après avoir danser ou assister à un opéra et aime les fêtes, la foule.
Cependant il faut un héritier à la France et pour assurer sa position à la cour, Marie-Antoinette doit donner un fils à son époux.
Le 10 mai 1774, Louis XV s’éteint
A cette nouvelle, les nouveaux souverains, Louis XVI et Marie-Antoinette prient ensemble «Seigneur guide-nous car nous régnons trop jeunes»
Déjà quatre années de mariage et toujours pas de grossesse pour Marie-Antoinette.
De Vienne, sa mère l’impératrice Marie-Thérèse lui envoie lettre sur lettre dans lesquelles elle donne des conseils à sa fille.
Elle déplore également que la reine de France monte à cheval, acte dit néfaste à l’époque aux grossesses.
Le 6 août 1775, la comtesse d’Artois, mariée depuis moins de deux ans au frère de Louis XVI, met au monde un garçon, le petit duc d’Angoulême. C’est une douche froide pour Marie-Antoinette qui en tant que reine aurait voulu donner naissance au premier prince de la nouvelle génération. Si le couple royal n’arrive pas a procréer, chacun se demande à qui la faute : Louis XVI est-il impuissant ou Marie-Antoinette est-elle stérile ? Le roi et la reine voient plusieurs médecins et il en ressort que Louis XVI devrait subir une légère intervention chirurgicale mais cela effraye le souverain. En dernier recourt, le frère de la reine, l’empereur Joseph II vient à Versailles en 1777 afin d’analyser au mieux la situation du couple. A Marie-Antoinette, il fait quelques reproches : elle doit se ménager, elle n’a plus l’excuse de la jeunesse pour faire passer ses caprices, elle se doit d’avoir des enfants. Joseph II parle ensuite à son beau-frère à qui il donne des conseils avisés. En quittant Versailles, l’empereur peut écrire à sa mère et à son frère Léopold que tout est normal au sein du couple et que le roi et la reine de France « sont deux maladroits ». Il prédit que désormais « la grande œuvre » peut s’accomplir.

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Après la conclusion d'un traité de paix entre la France et l'Autriche, le mariage entre le dauphin, le futur Louis XVI, et Marie-Antoinette est décidé. Marie-Antoinette quitte Vienne en avril 1770, à l'âge de quatorze ans. Dès son arrivée à Versailles, tous ses biens venant d'Autriche, même ses vêtements, lui seront retirés. Le 17 avril 1770, Marie-Antoinette renonce officiellement à ses droits sur le trône impérial autrichien et, le 16 mai 1770, épouse le dauphin à Versailles. Le jour même des noces, un scandale d'étiquette a lieu : les princesses de Lorraine, arguant de leur parenté avec la nouvelle dauphine, ont obtenu de danser avant les duchesses, au grand dam du reste de la noblesse, qui murmure déjà contre « l'Autrichienne »
La jeune fille, au physique agréable quoique incomplètement développé, est assez petite et ne possède pas encore la "gorge" si appréciée en France. Un nez un peu long, l'inévitable lèvre des Hasbourg, au mieux boudeuse au pire dédaigneuse, n'empêchent pas la jeune dauphine d'avoir beaucoup de grâce et une légèreté presque dansante dans sa façon de se mouvoir. Héritière des Habsbourg et d'un arbre généalogique impressionnant, elle attise aussi dès son arrivée les jalousies du petit monde de la noblesse versaillaise aux multiples alliances douteuses. Mais, la jeune dauphine a du mal à s'habituer à sa nouvelle vie, son esprit se plie mal à la complexité et à la rouerie de la « vieille cour », au libertinage du roi Louis XV et de sa maîtresse la comtesse du Barry.Le surtout de mariage en porcelaine de Sèvres du Dauphin, 1769-1770
Dans l'obscurité, on se bouscule, puis on tombe: c'est une panique indescriptible. Des femmes et des enfants meurent étouffés tandis que des cochers tentent de forcer le passage au milieu des hurlements, roulant sur des spectateurs tombés à terre.
L'historien Armand d'Allonville est témoin de la tragédie: "J'étais enfant, mais il est des évènements trop frappants pour qu'on les oublie, sur lesquels on revient dans un âge avancé, et dont on cherche alors à connaître tous les détails. Aussi ai-je la certitude que cinquante trois personnes avaient péri sur la place, que, des trois cent blessés, l'on n'en pu sauver que la moitié, en dépit de tous les soins qui leur fussent prodigués ; que le mal était provenu de quatre causes: l'entêtement que le corps de la ville, et surtout le prévôt des marchands, mirent à s'emparer de la police de la fête ; l'incendie spontané de l'échafaudage construit pour le feu d'artifice ; des cordes tendues par des filous, et le passage des pompes par la rue Royale, non encore pavée, à travers laquelle une foule effrayée se précipitait."
Il évoque également "la tristesse des deux jeunes princesses (Marie-Antoinette et Mme Elisabeth, soeur du prince Louis), à qui l'on ne put parvenir à cacher le funeste évènement qui venait d'avoir lieu. Elles versèrent des larmes sur le sot de l'humanité souffrante, sans pouvoir, hélas ! qu'elles auraient un jour à en répandre de plus amères sur le leur"
Fêtes pour le mariage de Louis Auguste, dauphin de France et de Marie Antoinette de Lorraine d'Autriche