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03 Jun

04 juin 1783: La première Montgolfière

Publié par Louis XVI  - Catégories :  #Calendrier

 
Les frères Montgolfier, Joseph et Étienne, font la première démonstration publique avec son ballon aérostatique aux États particuliers du Vivarais.
 
Il se serait élevé ce jour-là à 1 000 mètres et se posa 10 minutes après l'envol à 2 kilomètres.
 
Les députés firent un rapport pour l'Académie des sciences de Paris et les frères songèrent à faire connaître son invention devant de la Cour à Versailles.
Joseph et Étienne les deux frères Montgolfier atteignent 500 mètres dans leur ballon de taffetas.

La première Montgolfière

la science française en 1783

 

ANNONAY, le 4 juin.

Les frères Montgolfier font voler un petit ballon rempli d’air chaud à une grande d’élévation.

 

Certes, il n’y avait pas d’homme dans la machine, mais de ce jour mémorable, les humains commencent la conquête des airs.

La première démonstration publique des frères Montgolfier, dans la cour du couvent des Cordeliers d’Annonay. Le ballon, de 12 m de diamètre, a parcouru environ trois kilomètres

La fin du XVIIIe siècle est propice aux sciences et aux techniques. En mai 83, un brevet anglais a été déposé sur la fabrication de la fonte. Il représente un tournant dans l’histoire industrielle, car dès lors les quantités d’acier produit vont augmenter rapidement. On est au début de la « révolution industrielle » anglaise. En France, la science ne fait plus peur. Les scientifiques sont nombreux, et nombre d’entre eux prendront des responsabilités politiques dans les années futures. Dressons une petite liste des personnalités significatives :

Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (76 ans)

Né le 7 septembre 1707 à Montbard, il est mathématicien, biologiste, cosmologiste, mais c’est avant tout comme naturaliste qu’il entrera dans l’histoire. Elève des jésuites à Dijon, il passe une licence en droit avant de se tourner vers les sciences. Il entre à l’Académie des Sciences à 26 ans, et à la Royal Society de Londres, à 32 ans. C’est alors qu’il devient intendant des jardins du roi (jardin des plantes). Il les transforme en un centre de recherche et y acquiert une célébrité mondiale. Il publie son Histoire Naturelle à partir de 1749, et entre à l’académie française en 1753. On lui prête cette parole prophétique, dans les années 80 : « Je vois venir un mouvement terrible, et personne pour le diriger ».

Jean d’Alembert (66 ans)

Né le 16 novembre 1717, à Paris. Abandonné par sa mère (Claudine Guérin de Tencin), le lendemain de sa naissance, son père finance secrètement ses études et ses premiers travaux mathématiques sont présentés à l’académie des sciences alors qu’il n’a que 22 ans. Il devient célèbre pour ses études des équations différentielles, mais surtout pour avoir donné naissance à l’Encyclopédie avec Diderot, qu’il rencontre en 1746. Le premier tome paraît en 1751, mais, après une série de crises, la publication est suspendue en 1757. Elu à l’académie des sciences en 1765, mais surtout secrétaire perpétuel de l’académie française, en 1772. Ces derniers temps, il s’est brouillé avec Diderot.

Joseph Louis, comte de Lagrange (47 ans)

Né le 25 janvier 1736, à Turin, où il enseigne à l’école d’artillerie dès l’âge de 19 ans, il y fonde une académie, à 22 ans. Mathématicien de génie, il est appelé à Berlin par Euler, pour lui succéder et demeure 21 ans en Prusse. Il devient associé étranger à l’Académie des Sciences de Paris, en 1772, et finit par s’installer en France. Surtout connu pour avoir introduit la méthode analytique en géométrie, il étudie presque toutes les branches des mathématiques et laisse d’importantes contributions en géométrie, en trigonométrie et en mécanique. On lui doit le théorème de Lagrange sur la théorie des groupes, un autre sur les fractions continues, l’équation différentielle de Lagrange, etc.

Jean-Sylvain Bally (47 ans)

Né le 15 septembre 1736 à Paris. Mathématicien et astronome, fils d’un peintre au service du roi et garde des tableaux de la Couronne, il se destine aux lettres, puis bifurque vers l’astronomie. Il fait construire un observatoire sur le toit du Louvres. Elu à l’Académie des Sciences en 1763, il participe à de nombreuses commissions, travaille à la sauvegarde du patrimoine et à l’aménagement des hospices de la capitale, ce qui lui vaudra l’estime des parisiens. A partir de 1775, il publie une monumentale histoire de l’astronomie, qui va le rendre célèbre dans toute l’Europe. Cette année (1783) marque une nouvelle étape dans sa vie : il va entrer à l’académie française. C’est un ami du naturaliste Buffon.

Antoine de Lavoisier (40 ans)

Né le 26 août 1743 à Paris. Après des études au collège des Quatre-Nations, il rédige sa première publication de chimie à 21 ans, et entre à l’Académie des sciences à 25 ans. Il étudie également les lois, et devient fermier général à 26 ans, ce qui lui vaudra plus tard les plus grands malheurs. A 28 ans, il épouse Marie-Anne Paulze (13 ans !) qui traduira ses ouvrages en anglais. Il sert à l’administration royale des poudres à partir de 1775. Il est surtout connu pour sa découverte de l’oxygène, et plus encore pour la mise au point des premières expériences quantitatives de l’histoire de la chimie. Il a eu une violente altercation avec Jean-Paul Marat, scientifique controversé, qui cherche à se faire reconnaître par les académies.

Gaspard Monge (37 ans)

Né le 9 mai 1746 à Beaune, il entre à l’école du Génie de Mézières, mais la carrière d’officier lui est interdite, puisqu’il est fils de simples marchands. Mathématicien brillant, il est remarqué par le ministre Turgot en 1780, et appelé à Paris pour y à enseigner l’hydrodynamique. Nous le retrouvons en juin 1783 en train de visiter des fabriques de canons et des manufactures. Il écrit à un collègue :

« Je me plais beaucoup (dans mon cabinet de physique). Nous y sommes assez bien installés pour y faire de bonnes expériences. Il ne nous manquera peut-être que des substances ; mais j’ai les principales, des acides et des alkalis »

Jean-Antoine de Caritat, marquis de Condorcet (36 ans)

Né le 17 septembre 1747 à Ribemont (Picardie), il est remarqué par d’Alembert, qui le prend comme élève. Sa renommée est due à un essai sur le calcul intégral, publié à 18 ans, et qui le fait entrer à l’Académie des Sciences, à 22 ans. Il se lie d’amitié avec Turgot, qui le nomme inspecteur général de la monnaie, en 1774. Il s’intéresse dès lors à la politique, et milite activement en faveur des droits de l’homme, des noirs, et des femmes. Il entre à l’académie française en 1782, malgré l’hostilité du vieux Buffon. Il compte sur l’action d’intellectuels éclairés pour faire évoluer la société de son temps.

Pierre-Simon Laplace (34 ans)

Né le 23 mars 1749 à Beaumont-en-Auge, fils d’un ouvrier agricole, il doit son éducation à la générosité de riches voisins qui ont détecté ses facultés intellectuelles exceptionnelles. Il étudie à Caen, rencontre d’Alembert qui le fait nommer professeur de mathématiques à l’école militaire. A partir de 1771, il apporte des contributions fondamentales aux mathématiques (calcul intégral, harmoniques sphériques et équations différentielles) et à l’astronomie. Dès 1773, ses travaux sont présentés à l’académie des sciences. Il exaspère ceux qui cherchent à comprendre ses raisonnements là où il se contente de dire « on voit clairement que… » (Chroniques de la Révolution - Larousse)

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A
Merci pour cette article fort interessant
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