10 août 1792: Le peuple éventre le lit de la Reine

La reine n'était pas aux Tuileries.
La duchesse de Tourzel accompagne en effet la famille royale à l'Assemblée.
Celles qui restent et se réfugient dans l'appartement de Marie Antoinette sont dames de la reine, de Mme Elisabeth et de la princesse de Lamballe.
Pauline de Tourzel, madame de la Roche Aymon et sa fille, madame Thibaut, Mmes de Neuville, de Genestoux, Brunier, Navarre, Basire, et la princesse de Tarente sont notamment de celles-ci.
Madame Campan y est aussi, mais elle quitte ce refuge à la recherche de sa sœur (qu'elle retrouve dans le château).
Toutes racontent dans leurs Mémoires cet épisode.
Elles sont, en effet, épargnées. Les révolutionnaires choisissent de ne pas les tuer.
Pauline de Tourzel se souvient notamment du moyen qu'elles pensent user pour ne pas mourir dans la chambre de la reine : elles décident de se regrouper sans hommes pour les protéger, et d'allumer tous les candélabres, girandoles et autres feux de la pièce.
Lorsque les assaillants pénètrent dans celle-ci, ils sont impressionnés par ce groupe de femmes plongé dans toutes ces lumières qui se reflètent sur les dorures et miroirs...
Un Garde suisse au moins a été tué dans la Chambre de la Reine : Simon Bernard Chaulet, valaisan entré au régiment en tant que tambour le 21 février 1768. Nommé tambour major de la compagnie générale le 30 mai 1779, le malheureux est littéralement haché en morceaux dans la chambre de la Reine le 10 août 1792.