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21 Jan

21 janvier 1793: Exécution du Roi

Publié par Louis XVI  - Catégories :  #[1789-1793]

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https://www.europe1.fr/emissions/Au-coeur-de-l-histoire/L-anniversaire-de-la-mort-de-Louis-XVI-83196

Au cœur de l'histoire

de Franck Ferrand sur Europe 1

 

L’anniversaire de la mort
de Louis XVI

Drames, mystères, tours de force et destinées inouïes : Franck Ferrand nous plonge chaque jour au cœur de l’histoire, grande et petite.

 

Philippe Laurensou, juriste de formation, ancien élève de Paul Girault de Coursac

 

 

A cinq heures, Cléry allume le feu.

 

 

 

Au peu de bruit qu'il fait, Louis XVI ouvre les yeux, tire son rideau

 

- Cinq heures sont-elles sonnées?

 

- Sire, elles le sont à plusieurs horloges, mais pas encore à la pendule.

 

- J'ai bien dormi, dit le Roy, j'en avais besoin, la journée d'hier m'avait fatigué.

Où est Monsieur de Firmont?

 

- Sur mon lit.

 

- Et vous? où avez-vous dormi?

 

- Sur cette chaise.

 

- J'en suis fâché, murmure Louis XVI, soucieux toujours du bien-être de ses serviteurs.

 

- Ah, Sire, dit Cléry en lui baisant la main, puis-je penser à moi dans ce moment?

 

Il habille et coiffe son maître devant plusieurs municipaux qui, sans respect, sont entrés dans la chambre.

 

Puis il transporte une commode au milieu de la pièce pour servir d'autel.

 

Revêtu de la chasuble, l'abbé commence la messe, que sert Cléry.

 

Le Roy l'entend à genoux et reçoit la communion, il remercie ensuite le valet de chambre de ses soins et lui recommande son fils.

 

- Vous lui remettrez ce cachet, vous donnerez cet anneau à la Reine, dites-lui que je le quitte avec peine… Ce petit paquet contient des cheveux de toute ma famille, vous le lui remettrez aussi. Dites à la Reine, à mes chers enfants, à ma soeur, que je leur avais promis de les voir ce matin, mais que j 'ai voulu leur épargner la douleur d'une séparation nouvelle…

 

Essuyant ses larmes, il murmure alors:

 

- Je vous charge de leur faire mes adieux.

 

Il s'est approché du feu, y réchauffe ses mains froides.

 

Il a demandé des ciseaux pour que Cléry lui coupe les cheveux au lieu du bourreau.

 

Les municipaux, défiants, les refusent.

 

à six heures du matin, pour la première fois depuis le 9 août 1792, Louis XVI entend la messe.

 

Dans l'aube triste de ce dimanche d'hiver, un grand bruit environne la Tour.

 

Alertées par la Commune, toutes les troupes de Paris sont sous les armes.

 

L'assassinat, la veille au soir, de Lepeletier de Saint-Fargeau, l'exalté Montagnard, tué d'un coup de sabre par l'ancien garde du corps Deparis, a fait redoubler les précautions militaires.

 

Partout les tambours battent la générale.

 

Les sections armées défilent dans les rues, les vitres résonnent du passage des canons sur les pavés.

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Assassinat de Lepeletier de Saint-Fargeau - d'après Desrais

 

A huit heures Santerre arrive et se présente au Temple accompagnés des officiers municipaux, des commissaires de la Commune et des gendarmes pour assister à l'exécution

 

Nul ne se découvre.

 

- Vous venez me chercher? interroge le roi.

 

- Oui.

 

- Je vous demande une minute.

 

Il rentre dans son cabinet, s'y munit de son testament et le tend à un municipal qui se trouve être le prêtre défroqué Jacques Roux.

 

   Les prêtres jureurs Jacques Roux et Jacques-Claude Bernard.

 

- Je vous prie de remettre ce papier à la Reine… Il se reprend, et dit: « à ma femme »

 

- Cela ne me regarde point, répond Roux. Je ne suis pas ici pour faire vos commissions, mais pour vous conduire à l'échafaud.

 

- C'est juste, dit Louis XVI.

 

Un autre commissaire s'empare du testament qu'il remettra non à la Reine, mais à la Commune 

  Le texte du Testament de Louis XVI peut être lu ici

www

 

 

Louis XVI est vêtu d'un habit brun, avec gilet blanc, culotte grise, bas de soie blancs. Cléry lui présente sa redingote.

 

- Je n'en ai pas besoin, donnez-moi seulement mon chapeau.

 

Il lui serre fortement la main, puis, regardant Santerre, dit :

- Partons!

 

D'un pas égal, il descend l'escalier de la prison.

 

Dans la première cour, il se retourne et regarde à deux reprises l'étage où sont les siens : au double roulement qui a retenti lorsqu'il a franchi la porte de la Tour, ils se sont précipités vainement vers les fenêtres, obstruées par des abat-jour.

 

- C'en est fait, s'écrie la Reine, nous ne le verrons plus!

 

Le Roy monte dans sa voiture, un coupé vert, suivi de l'abbé Edgeworth de Firmont.

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L'abbé Edgeworth - par alix - Collection Lenôtre

 

Un lieutenant de gendarmerie et un maréchal des logis s'assoient en face d'eux sur la banquette de devant.

 

Précédés de grenadiers en colonnes denses, de pièces d'artillerie, d'une centaine de tambours, les chevaux partent au pas…

 

Le chemin du Temple à la place de la Révolution, au très petit pas des chevaux, dans les rues obstruées par la neige malgré les ordres du Conseil général, dure plus de deux heures.

 

Les fenêtres, comme les boutiques, par ordre restent closes.

 

Prudhomme qui suit maintenant le rapport des gendarmes qui surveillaient le prisonnier, déclare que Louis XVI a occupé ces deux heures à lire « les prières des agonisants »

 

Dans la voiture aux vitres embuées, Louis XVI la tête baissée, lit sur le bréviaire du prêtre les prières des agonisants.

 

Le journaliste Perlet, qui guette le visage du Roi, pour l'amusement de ses lecteurs, ajoute: « Il avait l'air pensif, mais non abattu »

 

 

    Louis XVI arrive au pied de l'échafaud à dix heures dix minutes, à la montre de Jacques Roux.

 

Dans le jour brumeux, la voiture débouche enfin de la rue Royale sur la place de la Révolution.

 

A droite en regardant la Seine, au milieu d'un espace encadré de canons et de cavaliers, non loin du piédestal vide qui supportait naguère la statue de Louis XV, se dresse la guillotine.

 

La place entière est garnie de troupes.

 

Les spectateurs ont été refoulés très loin.

 

Il ne sort de leur multitude qu'un faible bruit, fait de milliers de halètements, de milliers de soupirs.

 

Tout de suite, sur un ordre de Santerre, l'éclat assourdissant des tambours l'étouffe…

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Louis XVI au pied de l'échafaud - par Benezech - Musée de Versailles

 

Quelques minutes à peine le séparent de la mort.

 

Mais ce n'est pas à lui-même qu'il pense.

 

On lit dans les Révolutions de Paris : « Arrivé à la place de la Révolution, il recommanda à plusieurs reprises au lieutenant (de gendarmerie, Lebrasse), son confesseur, et descendit de voiture»

 

Tout le monde - entendons les Jacobins qui ont vu et qui ont parlé sur­le-champ - tout le monde s'étonne de son «air déterminé et courageux », et constate « la fermeté et le calme » avec lesquels il envisage la guillotine, et cette foule impatiente d'ennemis exaspérés par une attente de neuf heures.

 

Il est des hommes qui toute leur vie ont paru médiocres mais dont la mort révèle la véritable grandeur : leur âme perce au moment suprême!

 

Louis XVI fut de ces caractères apparemment médiocres que la catastrophe épure et grandit.

 

Son règne est calomnieusement présenté comme n'ayant aucun éclat ni génie, mais nul ne peut nier que sa fin est auréolée de grandeur et de majesté.

 

Perlet ajoute : « Ses cheveux n'étaient pas en désordre, son teint n'était pas altéré »

 

L'exécuteur Sanson et deux de ses aides, venus à la voiture, ouvrent la portière ; Louis XVI ne descend pas tout de suite ; il achève sa prière.

 

Au bas de l'échafaud, les bourreaux veulent le dévêtir.

 

Il les écarte assez rudement, ôte lui-même son habit et défait son col.

 

Puis il s'agenouille aux pieds du prêtre et reçoit sa bénédiction.

 

Les aides l'entourent et lui prennent les mains.

 

- Que voulez-vous? dit-il.

 

- Vous lier.

 

- Me lier, non, je n'y consentirai jamais!

 

Indigné par l'affront, son visage est soudain devenu très rouge.

 

Les bourreaux semblent décidés à user de la force.

 

Il regarde son confesseur comme pour lui demander conseil.

 

L'abbé Edgeworth murmure:

- Faites ce sacrifice, Sire; ce nouvel outrage est un dernier trait de ressemblance entre Votre Majesté et le Dieu qui va être sa récompense.

 

- Faites ce que vous voudrez, je boirai le calice jusqu'à la lie.

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La mort de Louis XVI - gravure d'après Fious

 

Et les Révolutions de Paris, au rapport des gendarmes :

« Il ôta son habit et son col lui-même, et resta couvert d'un simple gilet de molleton blanc. Il ne voulait pas qu'on lui coupât les cheveux, et surtout qu'on l'attachât. Quelques mots dits par son confesseur le décidèrent à l'instant»

 

Nous savons qu'il est monté à l'échafaud « avec fermeté », sans aide et « d'un pas assuré »

 

Les tambours de l'escorte se sont rangés, sans cesser de battre.

 

Ils s'arrêtent tout d'un coup lorsque Louis XVI

« fonce sur le devant de l'échafaud »

 

On lui attache donc les poignets derrière le dos avec un mouchoir, on lui coupe les cheveux.

 

Puis il monte le roi de degré de l'échafaud, appuyé lourdement sur le bras du prêtre.

 

A la dernière marche il se redresse et, marchant d'un pas rapide, il va jusqu'à l'extrémité de la plate-forme.

 

Là, face aux Tuileries, témoins de ses dernières grandeurs et de sa chute, faisant un signe impérieux aux tambours qui, surpris, cessent de battre, il crie d'une voix tonnante :

- Français, je suis innocent, je pardonne aux auteurs de ma mort, je prie Dieu que le sang qui va être répandu ne retombe jamais sur la France ! Et vous, peuple infortuné…

 

 

 

Les spectateurs les plus rapprochés entendent les der­nières paroles qu'il adresse à son peuple: 

« Je meurs innocent de tous les crimes qu'on m'impute , je pardonne aux auteurs de ma mort ; je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe pas sur la France »

 

Santerre veille.

 

Un ordre bref, et les tambours reprennent.

 

La dernière phrase du Roi se perd dans le tumulte.

 

Seuls les mots Dieu, sang et France parviennent jusqu'aux auditeurs, d'où les versions fantaisistes publiées par les journaux.

 

 

On ne l'entend plus.

 

A quatre, les bourreaux se jettent sur lui, l'allongent sur la planche.

 

Il se débat, pousse un cri…

 

Le couperet tombe, faisant sauter la tête dans un double jet de sang qui rejaillit sur l'abbé Edgeworth.

 

Sanson la prend et, la tenant par les cheveux, la montre au peuple.

 

Des fédérés, des furieux escaladent l'échafaud et trempent leurs piques, leurs sabres, leurs mouchoirs, leurs mains dans le sang.

 

Ils crient « Vive la nation! Vive la République! »

 

 

 

 

 

Procès-verbal de l'exécution - Archives Nationales

 

 

Quelques voix leur répondent.

 

Mais le vrai peuple reste muet.

 

Pour le disperser, il faudra longtemps…

 

L'abbé descend de la plate-forme et fuit, l'esprit perdu.

 

 

Nous avons préféré celle de l'abbé Edgeworth parce qu'elle sera bientôt confirmée par un geste affreux des Marseillais.

 

Une tradition lui a prêté ces mots, adressés au Roy comme adieu :

 

Seuls les gen­darmes et quelques fédérés entendent l'exclamation d'Edgeworth :

« Allez, fils de Saint Louis, le ciel vous attend »

 

Tout est fini maintenant.

 

Louis XVI ne songe pas à résister ni à se débattre.

 

Le bourreau, dans sa lettre du 23 février au rédacteur du journal Le Thermomètre du jour, est formel sur ce point :

« Il se laissa conduire à l'endroit où on l'attacha »

 

Pendant qu'on le lie à la planche, il s'adresse aux bourreaux dans un dernier effort pour que son ultime message parvienne au peuple :  

« Messieurs, je suis innocent de tout ce dont on m'inculpe. Je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français »

 

    On lit dans le procès-verbal de l'exécution :

« A dix heures vingt-deux il a monté sur l'échafaud. L'exécution a été à l’instant consommée, et sa tête a été montrée au peuple »

 

Et dans le rapport de Bernard et de Roux :

« Il est arrivé à dix heures dix minutes ; il a été trois minutes à descendre de voiture. Il a voulu parler au peuple. Santerre s'y est opposé. Sa tête est tombée. Les citoyens ont trempé leurs piques et leurs mouchoirs dans le sang »

 

    Sur cette dernière scène, les Révolutions de Paris ajoutent quelques détails :

« Quantité de volontaires (marseillais et brestois) s'empressèrent de tremper dans le sang du despote, le fer de leur pique, la baïonnette de leur fusil ou la lame de leur sabre. Beaucoup d'officiers du bataillon de Marseille et autres, imbibèrent de ce sang impur des enveloppes de lettres qu'ils portèrent à la pointe de leur épée en disant :  Voilà le sang d'un tyran . Un citoyen monta sur la guillotine même, et plongeant tout entier son bras nu dans le sang de Capet qui s'était amassé en abondance, il en prit des caillots plein la main, et en aspergea par trois fois la foule des assistants qui se pressaient au pied de l'échafaud pour en recevoir chacun une goutte sur le front. - Frères, disait le citoyen en faisant son aspersion, frères, on nous a menacés que le sang de Louis Capet retomberait sur nos têtes! Eh bien, qu’il y retombe ! Louis Capet a lavé tant de fois ses mains dans le nôtre! Républicains, le sang d'un Roi porte bonheur! »

 

Les restes de Louis XVI, transportés dans un tombereau au cimetière de la Madeleine, rue d'Anjou, furent placés dans une bière emplie de chaux vive et enfouis dans une fosse que recouvrit encore une épaisse couche de chaux.

 

Un prêtre constitutionnel marmonna quelques prières sur la tombe, profanation suprême, mais le dernier mot, même devant un cadavre, devait rester à “la loi”…

 

L'exécution de Louis XVI était un crime, ce n'était pas une faute, du moins pour la Révolution », a affirmé Renan. C'était un crime et c'était une faute.

 

Tout cela se passait dans un pays civilisé, de culture occidentale et chré­tienne, au siècle des Lumières, de la sensibilité et des droits de l'homme.

 

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(Extrait de Entretiens sur Louis XVI - voir BIBLIOGRAPHIE)

 

     Certaines revues, notamment lors du bicentenaire de la mort de Louis XVI se sont complus à répandre une légende imbécile selon laquelle le Roi aurait eu le cou trop gros pour tenir dans le croissant de la guillotine, qu'il avait poussé des cris, et que sa mâchoire avait été coupée. C'est une pure imbécillité, directement inspirée des faux mémoires de Santerre parus sous le Second  Empire. Ni les témoins, parmi lesquels Marat ou Prudhomme, ni les membres de la Commune qui avaient été envoyés pour assister à l'exécution, ni les témoins qui étaient autour de l'échafaud, ni les journalistes qui ont interviewé tout le monde, ni le bourreau, ne se sont aperçus que Louis XVI avait crié ou qu'il avait eu la mâchoire coupée.

 

    Seulement, beaucoup de journalistes partagent l'opinion de Choderlos de Laclos ou plutôt d'un de ses héros : "Donnez beaucoup de détails, ça paraîtra plus vrai". Et il y a un bouquin qui a été écrit sur l'exécution de Louis XVI par un dénommé Pierre de Vaissière, au début de ce siècle; il dit : "Ces détails sont trop minutieux pour avoir été inventés." Il suffit de dire des bêtises, si ça a l'air détaillé, c'est vrai! La vérité est à bon marché.

 

   Pourquoi voulez-vous que Louis XVI, qui trouvait que la mort devait lui être douce, se mette à crier? Est-ce que vous imaginez que pour lui la mort c'était quelque chose de difficile? Il avait souffert bien plus que de la mort. La seule chose qui le désolait, c'était le sort qu'il laissait après lui à sa famille. Parce qu'il savait très bien qu'ils étaient tous perdus. Il aurait été très étonné que sa fille ait survécu. Il l'a dit à Malesherbes : c'était la seule chose qui le tourmentait terriblement au moment de la mort. C'est pour cela qu'il a essayé d'obtenir par surprise de la Convention un décret à ce sujet. Il leur a dit : "Maintenant que je suis condamné à mort, je voudrais bien que vous vous occupiez du sort de ma famille que vous n'avez aucune raison de continuer à détenir." On lui a répondu que la Nation, toujours grande et juste, et généreuse, s'occuperait du sort de sa famille. Il a tout de suite compris. Madame Elisabeth et Marie-Antoinette se faisaient d'étonnantes illusions, mais Louis XVI, lui, ne s'en faisait aucune.

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     LOUIS XVI aux députations de toutes les gardes nationales du royaume, 13 juillet 1790 :

    «Redites à vos concitoyens que j'aurais voulu leur parler à tous comme je vous parle ici. Redites-leur que leur Roi est leur père, leur frère, leur ami, qu'il ne peut être heureux que de leur bonheur, grand que de leur gloire, puissant que de leur liberté, riche que de leur prospérité, souffrant que de leurs maux. Faites surtout entendre les paroles, ou plutôt les sentiments de mon coeur dans les humbles chaumières et dans les réduits des infortunés. Dites-leur que, si je ne puis me transporter avec vous dans leurs asiles, je veux y être par mon affection et par les lois protectrices du faible, veiller pour eux, vivre pour eux, mourir, s'il le faut, pour eux.»   

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