21 janvier 1793: Le Moniteur
Paris
Le tribunal criminel acquitte la ci-devant princesse de Rohan-Rochefort, accusée d'avoir fait passer des fonds aux ennemis extérieurs
Rappel des faits:
Le 5 novembre 1792, la princesse de Rohan-Rochefort, décrétée d'accusation, était arrêtée à Dourdan, où elle s'était réfugiée près de son fils aîné.
Tous deux avaient été contraints de quitter le château de Rochefort-en Yvelines, placé sous séquestre comme bien d'émigré, malgré leurs énergiques protestations.
Si Louis XII avait perdu le souvenir des ennemis du duc d'Orléans, c'était de ses anciens partisans, de ceux qui lui avaient frayé le chemin dont ne se souvenait plus la Révolution triomphante.
Au commencement de 1793, un mandat d'amener était lancé contre le citoyen Gaspard Rohan, ci-devant prince de Rochefort.
Comme sa mère, il fut incarcéré à Paris.
Le motif de l'arrestation de la princesse avait été la saisie d'une correspondance entre elle et l'ancien ministre girondin Bertrand
(Sur la dénonciation d'un chirurgien de Bonnelles, nommé Nouethon)
(Lorin, Les Rohan-Rochefort pendant la Révolution)
Celui-ci désirait faire un emprunt assez considérable et s'était adressé à Mme de Rohan pour lui procurer des capitaux. Il n'en fallait pas tant pour échafauder un acte d'accusation de complot avec l'étranger.
Heureusement pour la princesse, en des jours moins sinistres, alors que son salon était le rendez-vous des plus jolies et des plus spirituelles femmes de Paris, elle avait connu la vicomtesse de Fontenay, cette superbe Thérèse Cabarrus, qui venait d'enchaîner à son char le proconsul Tallien.
L'irrésistible jeune femme intervint en faveur de Mme de Rochefort auprès de son ami. Tallien, qui ne savait rien refuser à son idole, représenta à la Convention que la ci-devant princesse était une sorte de folle absolument irresponsable, qu'on devait envoyer aux Petites-Maisons et non pas devant un tribunal.
L'ancien capucin Chabot, qui, sans doute, avait jadis connu la princesse de Rohan-Rochefort, appuya énergiquement la motion de Tallien. Mais leurs efforts n'empêchèrent pas la majorité de décider la mise en jugement de la princesse, et, le 18 janvier 1793, elle comparaissait devant le Tribunal révolutionnaire
(La princesse avait été enfermée dans l'ancien couvent des lilles repenties, Sainte-Pélagie, transformé en prison)
Tallien ne se laissa pas décourager, il mit en œuvre toute son influence et finit par obtenir l'acquittement de la protégée de celle que, dans quelques mois, on appellera: « Notre-Dame de Thermidor ».
Il semble qu'après sa sortie de prison, Mme de Rohan n'aurait dû avoir qu'un souci: se faire oublier. Il n'en était rien; habituée a une vie fastueuse, elle ne pouvait se résigner à la gêne contre laquelle il lui fallait se débattre, et elle remue ciel et terre pour sauvegarder
Lyon
Rassemblements de prêtres réfractaires dans cette ville
Variétés
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Proclamation du conseil exécutif du 20 janvier réglant le mode d'exécution du décret qui prononce la peine de mort contre Louis