21 juin 1791: Fuite de la famille royale
Fuite de la famille royale : 21 juin 1791
- Minuit dix
Louis XVI, déguisé en valet de chambre, monte dans une "citadine" (voiture de ville) stationnée près des Tuileries, rue de l’Échelle.
- Minuit 35
Il y trouve sa sœur, Élisabeth de France, et Marie-Antoinette qui le rejoint à 0 heure 35.
- 1 heure 50
La famille royale atteint la berline avec une heure et demie de retard sur l’horaire prévu : Marie-Antoinette s’était perdue dans les méandres des rues entourant le Louvre.
- 2 heures 30
Premier relais à Bondy : Axel de Fersen qui avait accompagné la famille royale la quitte.
- 4 heures
Un cabriolet avec les deux femmes de chambre rejoint la berline royale à Claye-Souilly.
- 7 heures
Le valet de chambre s’aperçoit que Louis XVI n’est pas dans la chambre aux Tuileries.
Le comte de Provence (futur Louis XVIII de France) quitte Paris au petit matin avec son ami d’Avaray et arrive sans la moindre difficulté par Maubeuge et Avesnes-sur-Helpe, à Mons, en Belgique.
De là il gagne Marche-les-Dames où il apprend l’arrestation de son frère Louis XVI.
- 8 heures
La nouvelle du départ de Louis XVI se répand dans Paris. L’Assemblée constituante, après avoir hésité entre la fuite ou l’enlèvement, déclare qu’il a été "enlevé".
- 10 heures
60 hussards du régiment de Lauzun aux ordres du sous-lieutenant Röhrig cantonnent au Couvent des Cordeliers à Varennes-en-Argonne : ils sont arrivés à Varennes à partir du 8 juin, avec un détachement principal le 19 juin.
Un détachement de 100 hussards aux ordres du chef d'escadron Deslon tient le poste de Dun-sur-Meuse à 24 km de Varenne : un détachement de 40 hussards est confié au sous-lieutenant Boudet, sous les ordres du duc de Choiseul pour accueillir la famille royale à Pont-de-Somme-Vesle, à la sortie de Châlons-en-Champagne.
- 11 heures
Les voitures royales s’arrêtent à Montmirail.
Elles ont trois heures de retard sur l’horaire prévu.
À Paris, La Fayette envoie des courriers dans toutes les directions pour arrêter la famille royale.
À Sainte-Ménehould et Clermont-en-Argonne, la population s’inquiète de l’arrivée des cavaliers; la garde nationale prend les armes.
- 16 heures
La berline royale arrive à Châlons-en-Champagne par l'avenue de Paris, ils traversent la Marne et prennent la rue de Marne.
Avec quatre heures de retard, ils relaient chez le maître de poste Viet rue Saint Jacques (actuellement rue Léon Bourgeois)
Puis reprennent la direction de Sainte-Menhould. Les hussards du régiment de Lauzun détachés à Pont-de-Somme-Vesle, las d’attendre le passage des voitures royales et menacés par les paysans, reçoivent l’ordre de leur jeune chef, le duc de Choiseul, de se replier à travers champs et de gagner Varennes en Argonne en évitant les routes.
- 19 heures 55
Le cabriolet, suivi de la berline royale, s’arrête devant le relais de Sainte-Menehould. Le maître de poste, Jean-Baptiste Drouet, qui a séjourné à Versailles et qui, selon la légende, compare le visage du "valet de chambre" à l’effigie royale d’un écu, reconnaît le roi mais ne réagit pas.
Il ne se lance à la poursuite de la berline royale que lorsque la municipalité le mandate après délibération.
- 20 heures 10
Les deux voitures quittent le relais en direction de Clermont-en-Argonne où les attend un détachement de dragons commandé par le colonel Damas.
Ceux-ci, pactisant avec la population, refusent les ordres et laisseront passer la berline.
- 21 heures
Jean-Baptiste Drouet et son ami Jean-Chrisosthome Guillaume[4] montent à cheval.
Ils se dirigent par la forêt d’Argonne vers le village des Islettes pour rejoindre Varennes-en-Argonne, où ils pensent que se dirigent les voitures royales.
À Sainte-Ménehould, les dragons sont désarmés sans résistance par la population.
- 22 heures 50
La berline royale s’arrête à l’entrée de Varennes pendant qu’un postillon cherche le relais.
Les voyageurs sont étonnés de ne trouver aucun des cavaliers qui devaient les escorter.
Ils frappent à la maison de Monsieur de Préfontaines qui dit tout ignorer d’un relais.
En effet, ne voyant rien venir, le relais a été déplacé dans la ville basse, de l’autre côté du pont enjambant la rivière l’Aire.
- 22 heures 55
Jean-Baptiste Drouet et Jean-Chrisosthome Guillaume arrivent à Varennes, passent devant la berline arrêtée et avertissent le procureur-syndic, l’épicier Jean-Baptiste Sauce, que les voitures de la famille royale en fuite sont arrêtées en haut de la ville.
Ils décident de barricader le pont de l’Aire, par lequel doit passer la berline royale.
La garde nationale de Varennes se mobilise et son commandant, le futur général Radet, fait mettre deux canons en batterie près du pont.
- 23 heures 10
Les deux voitures de la famille royale sont immobilisées bien avant la barricade, sous la voûte de l’église Saint-Gégoult qui enjambe la rue.
Jean-Baptiste Sauce, sous la pression des patriotes qui se trouvaient à l’estaminet du "Bras d’or", oblige les voyageurs à descendre et les fait entrer dans sa maison qui est à quelques pas.
Le tocsin sonne, la garde nationale est mise en alerte.