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22 Oct

23 octobre 1790: Bienheureuses Ursulines martyres de Valenciennes

Publié par Louis XVI  - Catégories :  #Calendrier

Bienheureuses Ursulines martyres de Valenciennes

En 1790, trente-deux religieuses habitaient le couvent des Ursulines de Valenciennes : conformément à leur vocation, elles se consacraient à l'éducation des jeunes filles .

Quand, le 18 août 1792, les congrégations religieuses enseignantes furent contraintes de se disperser, les Ursulines durent abandonner leur maison et s'exilèrent en Belgique, à Mons.

Au printemps 1793, les troupes autrichiennes occupèrent Valenciennes. Les Religieuses revinrent alors dans leur couvent, rouvrirent leurs classes et reprirent leur apostolat auprès de la jeunesse de la ville.

Cette situation dura plus d'un an.

Mais, en août 1794, l'armée autrichienne dut abandonner la ville qui fut investie par les troupes révolutionnaires.

Les “patriotes” valenciennois s'empressèrent d'incarcérer plus d'un millier de personnes, considérées comme ennemies de la république et accusées selon la terminologie en vogue d'être des “aristocrates” et des “fanatiques

Parmi elles, dix religieuses Ursulines et une ancienne Clarisse qui avait rejoint la communauté des Ursulines parce que son monastère était supprimé: arrêtées le 3 septembre 1794, elles furent emprisonnées… dans leur propre couvent !

Notons au passage que la tête de Robespierre était tombée depuis déjà plusieurs semaines et que les livres d'histoire nous enseignent que depuis lors la “Terreur” était terminée…

Néanmoins, quelques jours après, les habitants de la place d'armes virent se dresser une guillotine à l'endroit traditionnel des exécutions capitales, soit, à quelques mètres près, entre l'entrée de la rue de Paris et celle de la ruelle Burianne.

Les Ursulines furent tenues au courant; Soeur Anne-Marie Erraux avoua avoir une grande frayeur à se présenter devant le bourreau si cela devait se produire.

La Mère Supérieure lui rétorqua: “Je passerai devant vous pour vous montrer l'exemple

Le 13 octobre, sept personnes (dont trois prêtres) furent condamnées à mort.

Le 15 octobre, sept autres prêtres furent guillotinés.

Enfin, le 17 octobre, cinq Ursulines et trois prêtres comparurent devant le tribunal.

Mère Clotilde avait donné ordre à ses Sœurs de déclarer qu'elles n'avaient pas émigré, puisqu'elles étaient allées à Mons avec un laisser-passer en règle et qu'elles n'étaient rentrées que pour rendre service aux habitants qui leur avaient demandé de reprendre l'instruction de leurs enfants.

Elles s'en tinrent à cette défense face au président qui les interrogeait. Puisqu'elles étaient sorties du territoire avec des papiers en règle, que pouvait-on encore leur reprocher?

Rien … et le tribunal ne pourrait que les relâcher. Mais la “justice” révolutionnaire ne voyait pas les choses de la même façon et, surtout, elle ne pouvait admettre que les Ursulines eussent repris leur vie cloîtrée et réorganisé l'enseignement catholique dans une ville occupée par les Autrichiens.

Le Tribunal voulait donc  leur mort ; aussi rédigea-t-il une sentence où l'injuste se mêlait à l'infâme: “Les susnommées se sont rendues coupables du crime d'émigration en abandonnant, de leur propre et entière volonté, le territoire de la République. Au mépris des lois elles y sont revenues exercer, sous la protection de l'ennemi, des fonctions qui leur avaient été interdites. Nous avons jugé à l'unanimité qu'elles ont encouru la peine de mort prononcée par les décrets des 23 et 25 octobre 1792“.

On peut imaginer l'émotion qui étreignit les cinq Ursulines en retrouvant leurs sœurs dans la prison et en leur apprenant la condamnation dont elles venaient d'être frappées.

L'exécution eut lieu le même jour. Simplement vêtues d'un jupon et d'une chemise, les cheveux coupés courts pour faciliter le travail du couperet, elles s'avancèrent vers la guillotine en priant à haute voix avec une dignité et un calme qui impressionnèrent tous les spectateurs.

A leur vue, la foule ne proféra ni cris de mort ni insultes.

Des témoins déclarèrent ensuite avoir vu des gens pleurer, d'autres dirent avoir entendu ces paroles d'une religieuse à ses compagnes : “Courage, mes Sœurs, nous allons au ciel!

Guillotine

Les cinq autres Ursulines et la Clarisse ne doutaient point du sort qui les attendait. Mère Clotilde put faire passer à l'une de ses nièces une lettre, conservée depuis lors avec piété par sa famille, dans laquelle elle exprimait les sentiments qui l'animaient à l'approche de la mort.

Elle y disait notamment que le moment lui tardait de verser son sang pour sa Foi et ajoutait: “Prenez part à mon bonheur!

Le 23 octobre, elle furent convoquées devant la Commission militaire. Même interrogatoire, mêmes réponses, même sentence.

La supérieure eut beau vouloir tout prendre sur elle, les juges demeurèrent implacables.

Elles furent également exécutées le jour même.

Mère Clotilde déclara aux soldats de l'escorte : “Citoyens, nous vous sommes fort obligées, ce jour est le plus beau de notre vie!

Elle monta la première sur l'échafaud, en chantant le  Magnificat, et montra, en ce suprême instant, toute la force d'âme dont elle avait donné tant de preuves durant sa vie.

Les corps des victimes furent transportés au cimetière Saint-Roch, récemment créé, mais on n'a jamais pu retrouver le lieu exact de leur inhumation.

Les onze religieuses martyrisées furent béatifiées le 13 juin 1920 par le pape Benoît XV.

Voici les noms de ces femmes héroïques:

1) Mère Clotilde-Joseph Paillot,  guillotinée à l'âge de 55 ans

2) Soeur Ursule Bourla, 48 ans 

3) Soeur Cordule Barré, 44 ans 

4) Soeur Augustine Déjardins, 34 ans 

5) Soeur Marie-Louise Ducrez, 38 ans 

6) Soeur Anne-Marie Erraux, 32 ans 

7) Soeur Françoise Lacroix, 41 ans 

8 ) Soeur Scholastique Leroux, 43 ans 

9) Soeur Laurentine Prin, 47 ans 

10) Soeur Nathalie Vanot, 66 ans

11) Soeur Joséphine Leroux, Clarisse, âgée de 47 ans.

 

 

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