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01 Sep

Décret du Saint-Siège concernant le martyre des victimes des massacres de septembre 1792 à Paris

Publié par Louis XVI

Décret du Saint-Siège concernant le martyre des victimes des massacres de septembre 1792 à Paris

La date du 2 septembre ramène le souvenir et la fête liturgique des Bienheureux Martyrs de Septembre 1792.

Si ces Bienheureux ont été massacrés à Paris, si la majorité de ces Martyrs appartient au clergé parisien, il n’en demeure pas moins aussi qu’un certain nombre d’entre eux sont soit membres de congrégations religieuses soit originaires d’autres diocèses de France. Ce pourquoi cette fête est célébrée dans un grand nombre de diocèses.

Deux prêtres du diocèse de Viviers sont au nombre de ces glorieux martyrs, sauvagement assassinés en haine de l’Eglise Catholique Romaine, ce sont : 1) l’abbé Jean-Antoine Hyancinthe Boucharenc de Chaumeils : né en 1738 à Pradelles (cette ville appartenait à l’ancien diocèse de Viviers mais a été rattachée à celui du Puy à la révolution), vicaire général de Viviers, martyrisé aux Carmes le 2 septembre ; 2) l’abbé Jean-Joseph de Lavèze-Bellay : né en 1745 à Gluiras, en Vivarais, il fut prêtre incardiné à l’archidiocèse de Paris où il était confesseur des malades de l’Hôtel-Dieu ; il fut martyrisé au séminaire Saint-Firmin le 3 septembre.

On trouvera ci-dessous le décret du Saint-Siège qui permit la béatification de 191 des victimes mais différa celle de vingt-deux autres ecclésiastiques (surtout en raison du défaut de renseignements certains). Si ce décret, que nous publions dans son intégralité, présente un aspect « juridique » très marqué en certains de ces passages, nous retiendrons spécialement les paragraphes introductifs dans lesquels fut exprimé par le Saint-Siège un jugement sans ambiguïté sur la révolution, son inspiration, ses acteurs et ses oeuvres ; ce sont ces lignes mêmes qui nous portent aujourd’hui à la reproduction de ce texte dans ce blogue.

Nota Bene: Voir aussi le texte que nous avions publié le 2 septembre 2008, ici > www.

L’une des vitrines des cryptes de l’église Saint-Joseph des Carmes, à Paris, présentant les restes des prêtres et religieux massacrés les 2 et 3 septembre 1792.

Rome 1er Octobre 1926, Fête de saint Rémy, évêque de Reims.

On ne pourra jamais assez déplorer ce noir et misérable fléau qui, à la fin du XVIII° siècle, caché sous le nom mensonger de philosophie, avait perverti les esprits et corrompu les mœurs, et rempli avant tout la France de meurtres et de ruines. L’âme est émue d’horreur au souvenir des inexprimables spectacles de cruauté et de barbarie qu’exhibèrent, pendant la révolution française, des hommes impies et scélérats, à peine dignes de ce nom d’hommes : les temples sacrés dépeuplés, les signes sacrés de la religion catholique violés, des évêques, des prêtres, de pieux laïques immolés arbitrairement, pour avoir refusé de prononcer une formule de serment décrétée par la puissance laïque et ouvertement opposée aux droits de l’Eglise, à la liberté de la conscience, ou pour s’être montrés moins bienveillants envers ces nouvelles institutions politiques.

Parmi tant de prêtres illustres et de chrétiens remarquables, qui durant cette noire tempête furent livrés à la mort, brille certes au premier rang cette insigne légion d’hommes, qui, à Paris, au mois de septembre 1792 furent immolés avec une souveraine injustice et une infâme barbarie. Deux-cent-treize d’entre eux ont paru digne d’être décorés comme de courageux soldats du Christ de l’honneur que l’Eglise a l’habitude de décerner à ses martyrs, et la cause de leur martyre a été déférée au Siège Apostolique. Leur mort fut exécutée au lieu même où ils étaient gardés prisonniers, c’est-à-dire au Couvent des Carmes pour cent-dix dont les noms suivent fidèlement transcrits, soixante-dix-sept furent massacrés au Séminaire Saint-Firmin, vingt-trois serviteurs de Dieu parmi les prisonniers écroués à la prison de l’Abbaye Saint-Germain, trois également dans la prison appelée La Force.

Les listes judiciaires établies et examinées devant le tribunal ecclésiastique de Paris par l’Autorité de l’Ordinaire et par celle du Siège Apostolique, sur le martyre et la cause du martyre, et les signes ou miracles, et leur forme légitime approuvée, une Congrégation Antépréparatoire fut tenue dans la demeure du Révérendissime Cardinal Vincent Vannutelli, Ponent de la Cause, le 23 octobre 1923 : il y fut traité du martyre, de la cause du martyre et des signes ou miracles de tous ces serviteurs de Dieu. L’Assemblée Préparatoire fut convoquée deux années après au Vatican dans la Salle des Congrégations, le 15 novembre. Cette année courante, le 13 juillet, les Comices Généraux ont été célébrés devant Notre Très Saint-Père le Pape Pie XI : Le Cardinal Vannutelli y proposa à la discussion le doute suivant : “Qu’en est-il du martyre, de la cause du martyre, et des signes ou miracles des susnommés deux-cent-treize Serviteurs de Dieu ? »

Les suffrages des Révérendissimes Cardinaux et des Pères Consulteurs furent écoutés avec attention par le Très Saint Père ; il différa cependant l’expression de son sentiment ; il fut d’avis qu’il fallait prier Dieu et implorer une plus grande abondance de lumière divine dans une affaire si grave. Lorsque, tout bien pesé dans un examen mûr et sérieux, il fut décidé d’ouvrir sa pensée, il désigna ce jour présent où l’on célèbre le souvenir solennel de Saint-Rémy, évêque de Reims ; et, après avoir très dévotement offert l’Hostie de la Paix, il commanda d’appeler les Révérendissimes Cardinaux Antoine Vico, Evêque de Porto et de Sainte-Rufine, Préfet de la Sacrée Congrégation des Rites, et Vincent Vannutelli, Evêque d’Ostie et de Préneste, Doyen du Sacré Collège et Ponent de la Cause, avec le R.P. Charles Salotti, Promoteur Général de la Foi, et moi Secrétaire soussigné, et séant sur le trône Pontifical, il édicta par un décret solennel : «Le martyre et la cause du martyre pour cent-quatre-ving-onze des Vénérables Serviteurs de Dieu énumérés ci-dessus, apparaît de manière assez claire pour qu’on puisse procéder aux formalités suivantes dans le cas et à l’effet dont il s’agit ; quant aux vingt-deux autres il apparaît que plus raisonnable que leur cause soit différée et que les preuves soient fortifiées. » Ce sont (ceux dont la cause a été différée) : François GUILLAUMOT – Jean, Charles LEBRETON – GUESDON prêtre – Pierre Alexandre de LANGLADE – François Louis LAUGER de LAMANON – Michel Joseph LEMERCIER – Jean MASSIN – Jean-Marie MONGE – Louis PELLIER – Augustin PORLIER – Louis François ROSE – Jean César ROSTAING – Joseph Martial TEXIER – Jean Joseph THIERRY – Joseph VOLONDAT – Antoine Claude Auguste BEAUPOIL de Saint AULAIRE – Salvator COSTA – Jacques FANGOUSSE DE SARTRET – Marie Antoine Philippe FAUCONNET – Guillaume VIOLARD – Thomas Pierre Antoine de BOISGELIN – le prêtre MARTIN.

Et il ordonna que le décret soit de droit public et inséré dans les Actes de la Sacrée Congrégation des Rites, le jour des Kalendes d’Octobre de l’année 1926

A. Card. VICO Portuen et S.Rufine, S.R.C. Prefectus Angelus Mariani, S.R.C. Secretarius

Eglise Saint-Joseph du couvent des Carmes, rue de Vaugirard à Paris.

Nota : on trouve sur le site de l’association du Souvenir des Bienheureux Martyrs de Septembre 1792 (> www) , la liste complète de toutes les victimes, béatifiées ou « différées ».

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