19 février 1794: Étienne-Charles de Loménie de Brienne
À Sens, en prison où se trouvait détenu par les révolutionnaires, décès de l’ex cardinal Étienne-Charles de Loménie de Brienne, ancien archevêque métropolitain et vicomte de Sens et ancien ministre de Louis XVI, évêque constitutionnel d’Yonne.
Il naquit le 9 octobre 1727 à Paris
Fils ainé de Nicolas-Louis de Loméni e, comte de Brienne, et d’Anne-Gabrielle Chamillart de Villate ou Villette.
Son frère puiné Louis-Marie-Athanase de Loménie, succédera à leur père comme comte de Brienne et sera secrétaire d’État de la Guerre de Louis XVI.
Il fit ses études au Collège d’Harcourt et à la Sorbonne où il obtint le doctorat en Théologie.
En 1752 il fut ordonné prêtre et nommé vicaire général de Rouen.
La même année il fut admis dans l’Académie des Sciences et l’Académie des Inscriptions.
Le 10 septembre 1760, le roi Louis XV le présenta au pape comme évêque de Condom et Clément XIII le confirma le 15 décembre suivant.
Le 11 janvier 1761 il fut sacré évêque par le cardinal Paul Albert de Luynes, archevêque de Sens.
Deux ans plus tard il fut promu archevêque de Toulouse et en 1766 devint abbé commendataire du Mont Saint-Michel.
Mgr. Loménie de Brienne était un esprit éclairé, ami des philosophes tels que D’Alembert, Morellet et Turgot, et au même temps un ecclésiastique zélé.
Il ne dédaigna pas entrer en politique et, élu président de l’Assemblée des Notables, s’opposa à Calonne, qu’il substitua comme contrôleur général des finances, le 1er mai 1787, avec l'appui de la reine Marie-Antoinette.
Mais le Parlement s’oppose à ses mesures d’endettement public et le 8 mai 1788 il donne sa démission à la condition de convoquer les États Généraux.
Sans le vouloir il alluma la mèche de la Révolution.
Il quitta le pouvoir laissant la caisse de l’État vide et partit tout de suite pour prendre possession de l’archevêché de Sens auquel avait été promu pour succéder au cardinal de Luynes.
En fin d’année il se rendit en Italie ayant été créé cardinal par le pape Pie VI au consistoire du 15 décembre.
Il y resta deux ans. Il revint en France en pleine Révolution et prêta serment à la Constitution Civile du Clergé devenant grâce à cet acte évêque d’Yonne, ce qui lui couta le chapeau rouge, car le pape le désavoua et l’annihila dans le consistoire du 26 septembre 1791.
Le 9 novembre 1793, il fut détenu une première fois à domicile par la Convention et de peur d’être conduit à l’échafaud apostasia.
Laissé tranquille pendant un temps, le 18 février 1794 il fut à nouveau arrêté.
Le lendemain il fut trouvé mort.
Il succomba probablement victime d’une attaque d’apoplexie même si l’on soupçonna un empoisonnement.
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