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20 Jan

20 janvier:

Publié par Louis XVI  - Catégories :  #Calendrier

Séance du 20 janvier

Desfieux avait fait la promesse que Dumourier viendrait à la séance de ce jour se justifier des imputations qui lui étaient adressées.

Cette promesse est rappelée.

Goupilleau assure la société que Dumourier est malade. 

De nombreux citoyens demandent l'entrée de la salle, afaye fait remarquer que le peu d'espace qui reste doit être réservé aux députes je te Convention qui n'ont pu ces jours derniers assister aux séances du club.

La société charge deux commissaires d'exprimer au peuple ses regrets de ne pouvoir l'admettre dans soi. sein.

On annonce l'arrivée des députés des sans-culottes de Lyon envoyés par quarante-un mille de leurs frères.

Ils entrent au milieu des applaudissements.

On lit la correspondance.

Les sociétés de Perriers, Rodez et Landernançe, écrivent dans le sens girondin. — Défie), le missionnaire dont il a été question à la séance du 1" janvier, écrit que je discours (Je Robespierre a obtenu de vifs applaudissements à Fontainebleau.

Thyriot. t Je vous conjure au nom du bien public de me prêter toute votre attention. J'ai des choses importantes à vous révéler; je vais vous parler comme on parle à une famille. Nous avons besoin de nous serrer et de ne suivre que les insinuations du patriotisme.

 Les, chevaliers de poignard sont en activité. Je crains qu'une nuit ensanglantée ne nous prive des fruits du triomphe le plus glorieux pour les vrais amis de la liberté.

Déjà au moment où je vous parle, un de nos membres , un citoyen vertueux... (Brujt)

Je prie mes,frères de ne pas interrompre; je ne dirai que ce qu'exige le salut de la République.

» Déjà un homme (Le Peiletier-St.-Fargeat:) qui a servi la chose publique avec courage, dès l'époque de l'assemblée constituante, n'existe peut-être plus... J$om ayons besoin de tout le calme, de toute la tranquillité, possible , pour déconcerter les plans de nos ennemis.

0n ne doit pas ignorer que depuis quatre mois on calcule tous les moyens de sauver le tyran; on veut exciter un soulèvement pour l'empêcher de parler.

Les intrigants craignent que leur complicité soit relevée e|, punie....

Je dis qu'il est important que la société fasse à l'instant même une députation vers la municipalité, pour l'inviter à prendre toutes les mesures de surveillance qui peuvent déjouer les projets des malveillants.

Il faut que la même députation soit chargée de demander que la garde soit doublée dans les «celions de quartier de Paris.

Il faut que nous sacrifiions notre propre sang pour que le tyran monte sur l'échafaud.

  Il faut encore avertir les quarante-huit sections qu'il existe un complot, afin qu'elles prennent des mesures pour arrêter nos ennemis et les faire monter à l'échafaud.

A la veille d'un grand événement, les partis intéressés se heurtent et s'agitent.

Lorsqu'un grand acte doit avoir lieu , il y a toujours un parti intéressé à exécuter un soulèvement.

Des hommes iront de corps de garde en corps de garde pour annoncer qu'il y a du mouvement; vous les consignerez pour vérifier ensuite le principe des mouvemens et empêcher l'explosion, qui n'a d'autre but que de soustraire le tyran à l'échafaud.

Nous aurons ainsi l'avantage de sauver la chose publique et d'empêcher le sang des patriotes de couler. 

(Applaudissements.)

Robespierre. * Je viens appuyer la motion de Thuriot èt y ajouter quelques réflexions importantes.

De la punition de Louis Capet dépend le salut public; aussi tous les efforts des ennemis de la République tendent-ils à bouleverser Paris pour sauver le tyran.

• Nous ne devons le salut de la chose publique qu'à la réunion fraternelle des fédérés que l'on avait voulu armer contre nous: Thuriot vous a indiqué les principales mesures propres à maintenir le calme. Je vous invite à prémunir nos concitoyens contre tous les pièges ; on ne manquera pas d'employer tous les moyens possibles pour nous égarer; s'il était vrai qu'un défenseur de la liberté eût été outragé, oublions-le pour le moment (On voit que Robespierre ignorait encore les détails de l'assassinat de Lepelletier); allons au tyran, c'est par lui qu'il faut commencer. Pour cet effet, il faut maintenir autour de l'échafaud, autour de la Convention , un calme imposant et terrible, pour glacer d'effroi tous les ennemis de la liberté. Nous voulons bien périr, pourvu que la tyrannie périsse avec nous. Quand la tête du tyran sera tombée, vous éclairerez les départements sur les complots qui ont été tramés contre la liberté.

> Gardons-nous, après l'exécution (car je suis persuadé que cette exécution aura lieu), gardons-nous de faire aucun acte qui puisse donner à l'intrigue le moindre prétexte de calomnier l'héroïsme des patriotes. Oublions les intrigants; laissons-les tomber sous le mépris public. Nous n'avons qu'une passion, c'est la liberté; nous en jouirons et nous ferons le bonheur de la République.

» Je demande que l'on avertisse le commandant de la garde nationale de déployer une activité extraordinaire, et qu'on communique ces déterminations de prudence à la section des Droits de l'homme (les Cordeliers), afin qu'elle unisse ses efforts aux nôtres.

» Je demande qu'il soit fuit une affiche qui paraîtra demain à la pointe du jour, pour inviter le peuple au calme, et lui faire connaître les pièges qu'on lui tend.

» Je demande aussi que vous présentiez une adresse à la Convention pour lui présenter le tableau des manœuvres employées par les intrigants pour perdre la chose publique et anéantir les patriotes le lendemain de l'exécution de Louis Capet, celte adresse sera envoyée aux départements, aux autorités constituées et à l'armée. Je prie Thuriot de vouloir bien rédiger à l'instant l'adresse qu'il a ébauchée, en y ajoutant une observation »

(Applaudi.)

—  Les propositions de Thuriot et de Robespierre ont été adoptées par la société. Une agitation extrême a régné dans l'assemblée; le président s'est couver", et le calme s'est rétabli. Le président a invité les commissaires à s'inscrire, et a dit qu'il n'y avait que de mauvais citoyens qui voulussent sortir dans un moment où l'on traitait une question du plus grand intérêt. On a empêché les membres de sortir jusqu'à la nomination de douze membres, pour se transporter au département et à la Commune. La société s'est déclarée permanente pendant te reste de la nuit.

Un membre a lu le projet d'affiche dont la substance suit: » Citoyens, c'est votre réunion qui a vaincu la tyrannie ; c'est » le calme que vous avez maintenu qui a conduit le tyran à l'échafaud. Du calme, citoyens, et la chose publique est sauvée. — Cette rédaction est approuvée. »

( Journal des Débats,n, CCCXLII. )

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