23 février 1795
Le municipal Etienne Leroux, négociant, désigné comme féroce, inspecte la chambre de Madame Royale, puis il passe dans la chambre de Louis-Charles, qu'il examine avec un soin méticuleux
il est venu voir, les Roitelets dans leur cage
il n'arrête pas de proférer des injures, et avec beaucoup de dureté, parle du, fils de Capet, le fils du tyran
Gomin se sent obligé de réagir:
"-C'est le fils du tyran, si vous voulez, mais il est malade et malheureux"
"-Malade ! répond Leroux, qu'est-ce que cela fait ? Voyez le mal !
Est-ce que les fils des tyrans ne sont pas malades comme tout le monde ?
Malheureux, dites-vous ? Quant à cela, citoyens, ne dirait-on pas qu'il ne l'a pas mérité ?"
"-Il ne l'a pas mérité par lui-même, ajoute Laurent. Il porte la peine de sa naissance. Mais soyons justes, son origine n'est pas sa faute"
"-Vous avez les moeurs bien relâchées, vous autres, pour des républicains ! Ah ! Ce n'est pas faute d'être nés exprès pour dévorer les sueurs et le sang du peuple !Il n'en résulte pas moins que les monstres doivent être étouffés au berceau. Laissons donc faire la Révolution et il n'y aura bientôt ni pauvreté, ni deuil, ni esclavage sur la terre !"
Fier de lui, Leroux s'affale dans le siège le plus large de l'appartement
"-On est bien dans ce fauteuil !"
"-Voulez-vous que nous restions ici ?" Propose Laurent
"-Très volontiers, mais il nous faut du vin et des cartes"
L'enfant, attiré par cette distraction, se rapproche de la table et Gomin s'aperçoit qu'il y prend plaisir...
Le jour même, Leroux a bu libation sur libation et comme il a le vin mauvais, il se met à tempêter, déchirer les cartes, pousser des hurlements
louis-Charles commence à trembler
Gomin et Laurent arrivent à entraîner le municipal pour qu'il dessoûle dans la salle du conseil et apaisent le Prince