09 février 1747: Le second mariage du Dauphin de France
1729-1765 |
Mariage au château de Versailles de Louis Ferdinand, dauphin de France et de Marie Josèphe de Saxe
En pleine guerre de succession d'Autriche, il se remarie le 9 février 1747 à Versailles avec la fille du roi de Pologne, Marie-Josèphe de Saxe (1731-1767), qui lui donne huit enfants, dont cinq parviendront à l'âge adulte.
Parmi les grandes fêtes royale du règne de Louis XV, les deux mariages du Dauphin furent l'occasion d'un déploiement de fastes qui mirent Versailles à l'honneur
Si on retient volontiers du premier qu'il fut l'occasion pour Madame de pompadour d'entrer dans l'Histoire, le second est un peu moins connu.
Et pourtant, contractée dans un contexte de guerre en Europe centrale et orientale, cette union est l'un des éléments qui permit à la France de tenter de constituer un bloc d'influence capable de contrer celui des Habsbourg.
Vue de la grande illumination des Ecuries de Versailles à l'occasion du mariage du Dauphin Louis, fils de Louis XV,
avec Marie-Josèphe de Saxe, nuit du 9 février 1747
attribué à Charles Nicolas Cochin, le Jeune (1715-1790)
(C) RMN (Château de Versailles) / Hervé Lewandowski
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon - Dépôt du Louvre, 1960
Ce mariage ne se fit pas sous de bons auspices.
Le dauphin était inconsolable de la perte de sa première épouse Marie Thérèse Raphaëlle d’Espagne, morte en 1746 après lui avoir donné une fille Marie Thérèse, dite petite madame, qui décédera à son tour en 1748.
Ignorant les sentiments de son fils et pensant d’abord à son avenir dynastique, Louis XV se mit à la recherche immédiate d’une nouvelle dauphine.
Son choix se pose sur Marie Joseph de Saxe. Ceci n’était pas pour plaire non plus à la reine de France dont le père Stanislas venait d’être détrône du royaume de Pologne, par le propre père de la dauphine, Auguste III.
L’accueil à la cour de France s’annonçait des plus glacials.
Par sa nouvelle dame d’honneur, Marie Josèphe de Saxe appris le peu de disposition du dauphin à son égard.
Ce dernier dans une lettre déclarait qu’il ne l’aimerait jamais et qu’il ne voulait pas avoir de commerce avec elle.
Il semble que les festivités pour ce second mariage furent moins fastueuses que celles du premier.
Ce fut une lourde tâche pour l'adolescente car, toujours attaché à Marie-Thérèse, le Dauphin ne montre d'abord à la jeune princesse allemande de 16 ans que froideur voire mépris.
Mais Marie-Josèphe est une femme d'un esprit supérieur : peu à peu, soutenue par ses belle-sœurs, conseillée par son oncle, le maréchal de Saxe, elle apprivoise son mari, modère ses excès de dévotion et de rigueur morale tout en étant elle-même très pieuse.
Leur couple sera finalement très uni.
Fête musicale donnée par le cardinal de la Rochefoucauld au théâtre Argentina de Rome le 15 Juillet 1747
à l'occasion du mariage du dauphin de France, Louis, fils de Louis XV avec Marie Josèphe de Saxe
Par Giovanni Paolo Pannini (1691-1765)
(C) RMN / Hervé Lewandowski
Paris, musée du LouvreArrivée à la cour, la bonne éduction de la nouvelle
Dauphine et sa diplomatie firent des merveilles.
Devant sa corbeille de mariage, elle répondit qu’il y manquait quelque chose : le portrait du roi, ce qui enchanta Louis XV.
Lors de sa présentation à la reine, elle fit connaissance des sœurs jumelles la sage Henriette et la vivante Adélaïde.
Saluant la reine, elle répondit qu’elle prendrait ses conseils d’Henriette et sa gaieté de Mme Adélaïde. Le mot plus à la reine et à la cour.
La dauphine fit également preuve de tact en portant un bracelet présentant le visage de Stanislas Leszczynski, père de la reine, et non pas un portrait de son propre père comme c’était la coutume.
Par la suite, l’intermédiaire d’Henriette assure peu à peu le rapprochement des deux époux. Ce à quoi s’ajouta le dévouement réel et sincère de la dauphine envers son époux à la mort de la petite madame et lors de sa petite vérole.
Le mariage fut finalement consommé en 1750 avec la naissance d’un premier enfant.
Louis, dauphin de France épousa Marie Josèphe de Saxe, princesse de Pologne et de Saxe, parents des rois Louis XVI, Louis XVIII et Charles X.
C'était le 9 février 1747.
Edmond-Jean-François Barbier, bourgeois de Paris, nous en donne une description dans son "Journal historique et anecdotique"

Citation: |
Février - Jeudi, 9, jour du mariage de M. le Dauphin, le corps de Ville de Paris a donné pour fête au peuple de Paris, cinq chars peints et dorés qui depuis dix heures du matin jusqu'au soir, ont fait le tour des différents quartiers de Paris. Le premier, représentait le dieux Mars avec des guerriers, le second était rempli de musiciens, le troisième, représentait un vaisseau, qui sont les armes de la ville; le quatrième, Bacchus sur un tonneau, et le cinquième, la déesse Cérès. Ils étaient tous attelés de huit chevaux assez bien ornés, avec des gens à pied qui les conduisaient. Tous les habillements, dans chaque char, étaient de différentes couleurs et en galons d'or ou d'argent. Le tout faisait un coup d'oeil assez réjouissant et assez magnifique, quoique tout en clinquant, mais les figures, dans les chars, étaient très-mal exécutées. Dans certaines places, ceux qui étaient dans les chars jetaient au peuple des morceaux de cervelas, du pain, des biscuits et des oranges. Il y avait dans ces places des tonneaux de vin pour le peuple, et le soir toute la ville a été illuminée. |


Citation: |
Il y eut le vendredi 10, un très-grand concours de masques de Paris, au bal dans les appartements de Versailles. Au retour, sur les huit heures du matin, il y avait, dit-on, une file de carrosses depuis Versailles jusqu'à Paris. Tous les appartements et la galerie étaient magnifiquement éclairés; mais on n'a pas été content des buffets. Il n'y avait que du vin, des brioches, du pain, quantité d'oranges et des paquets de sucreries, et point de pâtés de truites, de saumon et de poisson au bleu, comme à l'autre mariage. Il y avait eu aussi alors des gens qui s'étaient attablés sur les buffets, et qui avaient bu et mangé toute la nuit. On n'a pas plus mal fait de retrancher une pareille dépense. |
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