10 mai 1794: Mme Elisabeth
Élisabeth Philippine Marie Hélène de France,
dite Madame Élisabeth
née à Versailles, le 3 mai 1764
guillotinée à Paris le 10 mai 1794
place de la Révolution (actuelle place de la Concorde)
sœur des rois Louis XVI de France ,Louis XVIII de France et Charles X de France
Sous la Terreur, elle dut comparaître devant le Tribunal révolutionnaire et fut condamnée à mort.
Référence : hist623
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A écouter aussi avec Jean de Viguerie Le Livre noir de la Révolution française
Jean de Viguerie est professeur émérite des universités. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur l’Ancien Régime et la période révolutionnaire.
Biographie de l’auteur
Puis elle quitte ce monde sans regret, tout à l’espérance de se " retrouver dans le sein de Dieu " avec sa " famille "
Sur le chemin de l’échafaud, elle exhorte à la mort ses compagnons de supplice.
Dans la voiture du retour de Varennes, elle convertit Barnave à la cause du roi.
Elle encourage ses amies à la perfection chrétienne.
Ange consolateur, grande figure de la résistance spirituelle à la persécution antichrétienne, elle est aussi l’exhortatrice.
Elle a toujours déploré la faiblesse de son frère, et n’a jamais pu y remédier.
Elle a toujours vu dans la Révolution un mensonge et une illusion.
Elle est son ennemie.
Le régime ne peut pas l’épargner.
Après le roi et la reine, elle est guillotinée.
Refusant de les abandonner, elle quitte avec eux Versailles pour les Tuileries, et les Tuileries pour la prison du Temple.
A partir de 1789, elle les assiste et les réconforte.
Dans les dernières années de l’Ancien Régime, comme avertie de la tragédie, elle se prépare pour les secourir.
Sa vocation est de rester avec les siens, le roi, la reine et leurs enfants.
Elle ne se marie pas, n’entre pas au couvent.
Avec sa maison princière et ses amies, elle forme une petite cour au milieu de la cour, y faisant régner la piété et la paix.
Sportive, passionnée d’équitation, excellente en mathématiques et en dessin, vive, active et rapide, elle étonne son entourage par la diversité de ses talents et la fermeté de son caractère.
Orpheline à l’âge de trois ans, Madame Elisabeth, la petite soeur de Louis XVI, la dernière de la famille, bénéficie pourtant d’une instruction complète.
Présentation de l’éditeur
Après la Révolution, sa dépouille fut placée aux catacombes de Paris avec les autres suppliciés ; un médaillon la représente à Saint-Denis.
Son corps tronqué futt inhumé dans la fosse commune.
Pendant toute la durée de l’exécution de ses compatriotes elle ne cesse de réciter sa prière, De profundis.
Elle est la dernière à monter sur l’échafaud.
Tout au long du trajet, elle porte secours à ceux qui sont à ses côtés.
Le 10 mai 1794, jour de son exécution, elle est conduite en charrette à la place de la Révolution.
Suite n’est pas donnée. Trois mois plus tard, elle est finalement envoyée à comparaître devant le tribunal révolutionnaire par Fouquier-Tinville ; cela signifie la condamnation à mort.
Douze jours après la mort de la reine, celle de Madame Elisabeth est réclamée.
Elle lui inculque les valeurs chrétiennes et morales auxquelles elle est si attachée.
A partir de la fin de l’année 1793, Élisabeth partage sa cellule avec sa nièce de 15 ans sur laquelle elle veille après l’exécution de ses parents.
En juillet 1793, c’est au tour du jeune dauphin d’être séparé de sa mère et de sa tante, quelques jours avant que Marie-Antoinette ne soit jugée par le Tribunal révolutionnaire et envoyée à la Conciergerie avant d’être exécutée le 16 octobre 1793.
Petite consolation, pendant la séparation, Elisabeth a réussi à correspondre avec son frère par l’intermédiaire du valet de chambre.
Il la revoit seulement le 20 janvier, veille de sa mort, pour lui faire ses adieux.
Le 11 décembre 1792, Louis XVI est séparé de sa famille.
Elle fait des lectures au roi, des travaux d’aiguille avec la reine, assure l’éducation du dauphin et de sa sœur, Marie-Thérèse.
Mais surtout, elle s’efforce d’adoucir le sort de la famille royale.
À la prison du Temple, Madame Élisabeth continue à communiquer avec l’extérieur par différents intermédiaires dont le cuisinier !
Le Temple
Puis c’est la résidence surveillée avant l’emprisonnement au Temple.
Son retour à Paris aux côtés de Barnave et Pétion donne lieu à des scènes épiques.
On peut tout de même noter que dès qu’elle en a l’opportunité, elle n’hésite pas à apporter son soutien aux royalistes et sert d’intermédiaire entre eux et le roi. Le 20 juin 1791, elle fait partie du convoi arrêté à Varennes.
Rien ne permet de le confirmer.
Devient-elle sa conseillère officieuse ?
Acquiert-elle une influence morale et spirituelle sur Louis XVI ?
Démunie de sa bible, Madame Elisabeth est séparée de sa nièce pour être emmenée à la Conciergerie
Le 6 octobre 1789, elle s’installe aux Tuileries avec la famille royale.
De Versailles à l’échafaud, elle partage tout.
Elle en est convaincue, il lui revient à elle de les assister et les réconforter.
Une fois les événements en marchent, elle choisit de partager le sort de son frère et sa famille.
Elle s’y appliquera.
Pour elle, une chose est sure : ne jamais s’abaisser.
Femme de caractère et réfléchie, elle se montre partisane de la fermeté et déplore parfois l’attitude de son frère.
La Révolution
Dans les dernières années de l’Ancien Régime, Madame Elisabeth perçoit la montée du danger.
Comme le montre Jean de Viguerie, cette femme qui vouait un véritable culte à la famille et à l’amitié avait pour vocation de rester avec les siens, le roi, la reine et leurs enfants.
Ne doit-elle pas rester disponible pour sa famille et ses amis ?
Puis vient le temps de l’indépendance avec la constitution de sa propre maison et surtout son choix de se consacrer à Dieu, sans pour autant entrer dans les ordres.
Elle obtient de Louis XVI l’abandon du projet pour rester à Versailles auprès des siens.
En 1777, elle est pressentie pour épouser le frère de Marie-Antoinette, l’empereur Joseph II.
Elle montre également de réelles dispositions pour le dessin qui témoignent de son goût plus général pour les arts.
D’un caractère espiègle, Madame Elisabeth est très sportive et excellente cavalière.
Les années d’études sont l’occasion d’un réel épanouissement intellectuel mais pas seulement.
Il l’initie entre autres à la dévotion du Sacré-Cœur et lui enseigne les exercices du perfectionnement spirituel, la méditation, l’oraison mentale et l’examen de conscience.
En 1774, vient s’ajouter aux leçons de Saint-Cyr, et à celles de la sagesse antique, l’instruction religieuse que lui délivre l’abbé Madier, son confesseur.
Elle n’en est pas l’élève, mais s’y rend souvent au cours de ses jeunes années et adopte l’esprit de la maison fait de soumission, de régularité et de sagesse.
On lui inculque aussi la règle de la maison de Saint-Cyr.
Fait exceptionnel pour une jeune fille de cette époque, elle est initiée très tôt à la philosophie, plus précisément à la philosophie des stoïciens sous l’impulsion de sa gouvernante, la comtesse de Marsan.
L’année après sa naissance, son père est emporté par la tuberculose ; sa mère le suivra dans la tombe deux ans plus tard. Orpheline à trois ans, Elisabeth reçoit pourtant une excellente éducation.
Dix ans la séparent de son frère aîné, le futur Louis XVI et cinq de sa sœur Clotilde, avant dernière de la famille.
Dernière fille du dauphin, Louis-Ferdinand et de son épouse Marie-Josèphe de Saxe, Elisabeth naît le 3 mai 1764 au château de Versailles.
Enfance