21 janvier 1793: 9 h
En ce matin du 21 janvier, la température extérieure est faible: il fait 3 °C.
Un brouillard épais a enveloppé Paris
Dans la seconde cour de la maison du temple, la voiture verte du maire de Paris Nicolas Chambon attend, ce dernier ayant obtenu que le roi ne soit pas conduit dans la charrette des condamnés.
Louis XVI y prend place avec l'abbé et deux personnes de la milice qui s'installent face à eux.
Avant de monter, le roi se tourne vers l'un des concierges de la prison et lui déclare "J'ai eu un peu de vivacité avec vous avant-hier soir, ne m'en veuillez pas !"
La voiture quitte le Temple vers 9 heures au son de tambours et de trompettes.
Elle tourne à droite dans la rue du Temple, pour rejoindre les grands boulevards, tandis que le roi continue de réciter les psaumes et la prière des agonisants.
Paris a alors 80 000 hommes en armes (Fédérés, Gardes nationaux, fusiliers) occupant les carrefours, les places et postés le long des rues.
Des canons sont postés à chaque endroit stratégique.
Le convoi est précédé d'environ 200 gendarmes à cheval.
Les Parisiens sont venus en nombre assister à l'exécution, tant sur le trajet qu'à l'emplacement de la guillotine.
Les volets sont clos et les boutiques fermées.
La plupart des personnes sont silencieuses.
Certains demandent grâce, d'autres au contraire fredonnent Ah ! ça ira
Dans ses dernières volontés, Louis XVI avait souhaité se recueillir dans l'église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle dont la première pierre fut posée en avril 1628 par son aïeule Anne d'Autriche (1601-1666), épouse longtemps délaissée de Louis XIII.
Dans le quartier Bonne Nouvelle, aux environs de la rue de Cléry, le baron de Batz, soutien de la famille royale qui a financé la fuite à Varennes, a convoqué 300 royalistes pour tenter de faire évader le roi.
Le roi devait être caché dans une maison appartenant au comte de Marsan, rue de Cléry.
Le baron de Batz s'élance: « Avec moi, mes amis, pour sauver le roi ! »
À la suite de la dénonciation de ses compagnons, seuls quelques-uns ont pu venir. Trois sont tués, mais le baron de Batz réussit à s'échapper
Le cortège emmené par Santerre poursuit son trajet par les boulevards et la rue de la Révolution (actuelle rue Royale).