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16 Oct

16 octobre 1793: 10 heure du matin

Publié par Louis XVI  - Catégories :  #[1789-1793], #Octobre

16 octobre 1793: 10 heure du matin
16 octobre 1793: 10 heure du matin
16 octobre 1793: 10 heure du matin

Vers 10H

 

Peu avant son jugement et son inique exécution, la reine Marie-Antoinette, enfermée à la Conciergerie dans les plus pénibles conditions et sous la plus étroite vigilance, eut la grâce d’entendre la sainte Messe et de recevoir la communion et les derniers sacrements

 

L'abbé Girard, curé de Saint-Landry, prêtre constitutionnel désigné par le Tribunal révolutionnaire, l'accompagne en tant que confesseur.

(Non seulement, l'abbé Girard, curé de Saint-Landry, prêta serment à la Constitution civile, mais avant de le prêter, il fit à ses paroissiens une instruction apologétique sur la Constitution civile du clergé. Cette instruction qui fut imprimée (Bibl. Nat., L4d. 7795), contient d'étranges propositions; on y voit (p. 12), que les rois, empereurs, assemblées constituantes ayant le droit d'admettre ou non, de conserver ou non une religion, doivent avoir à plus forte raison le droit d'en déterminer l'économie, la dispensation, le mode et les formes particulières, l'organisation civile et économique. Ce byzantinisme éhonté est un singulier commentaire du « Rendez à César, ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Dans l'abbé Girard, le financier était à la hauteur du théologien, car il est décidé à prêter serment à une Constitution qui remettant le paiement des dettes de l'État au niveau des échéances, doit encore nous affranchir de deux cent millions d'impositions annuelles).

N'ayant pas eu le choix de son prêtre, contrairement à Louis XVI, Marie-Antoinette refuse les services de celui qui lui est imposé. 

Plus tard, Hermann et deux juges entrent pour lire à la reine sa sentence "qu'elle ne connaît que trop"

Larivière, le porte-clés entra dans la cellule de la Reine

"Vous savez qu'on va me faire mourir ?"

lui murmura-t-elle

Il n'eut pas le temps de lui répondre

Les juges et le greffier étaient déjà là pour faire entendre une seconde fois la lecture de l'acte d'accusation à la condamnée


Et les mots tranchants comme un couperet résonnent sous la voûte basse du cachot:

"...Faisant droit ...condamné...déclare...ordonne...exécuté...."

A peine le greffier a-t-il prononcé le mot de "République" terminant l'arrêt, que, suivi par Nappier, l'huissier-audiencier du tribunal, entre un homme jeune: le bourreau

C'est Henri Sanson (fils de Charles-Henri Sanson qui guillotina son époux Louis XVI et qui n'exercice plus sa charge depuis le 21 janvier)

Il s'avance, semblant remplir le cachot de sa "taille immense" s'approcha de la Reine et lui dit:

"Présentez vos mains"

Horrifiée, la Reine recule de deux pas et, toute troublée, demande d'une voix affolée:

"Est-ce qu'on va me lier les mains ?"

Le bourreau oscille la tête

Elle s'exclame:

"on ne les a point liées à Louis XVI !"

Mais les juges disent à Sanson:

"Fais ton devoir"

"Oh mon Dieu" s'écrit la Reine tout éperdue"

A ces paroles, raconte Larivière, Henri saisit brutalement les pauvres mains de la Reine et les lia lia trop fort, derrière le dos

JE vis que la princesse soupirait en levant les yeux vers le ciel; mais elle retenait ses larmes, prêtes à couler"

Puis le bourreau qui domine Marie-Antoinette de sa haute taille, lui enlève brusquement son bonnet qu'elle a mis tant de soin à arranger tout à l'heure et, armé d'une grosse paire de ciseaux, tailles à grands coups l'admirable chevelure devenue blanche, mais où se devinent encore des reflets blond cendré

Il coupe jusqu' au ras du cou.

LA Reine croit qu'on va l'exécuter là à la hache...et elle se retourne, les yeux hagards

C'est pour voir l'exécuteur enfouir dans sa poche la chevelure qui sera brûlée tout à l'heure

De ses grosses mains, le bourreau replace le bonnet très haut sur la tête de la Reine

Des mèches coupées irrégulièrement encadrent la nuque dégagée

Il est près de 11H

 

Elle était prête

Il n'y avait plus qu'à partir pour le supplice

  LEs assistants s'écratent de la porte

En silence, MArie-Antoinette quitte le cachot suivie du bourreau qui tient en main les bouts de la grosse corde qui tire en arrière les coudes de la condamnée

Entre une double haie de gendarmes, elle gagne le greffe, et soudain ses yeux s'emplissent d'épouvante

Là-bas, au-delà de la grille de la petite cour basse, à travers les deux portes que l'on vient d'ouvrir, elle a aperçu l'ignoble Charrette

louis XVI était parti à la mort dans un carrosse

Il va lui falloir monter dans cette voiture à fumier !

Une faiblesse la saisit

Elle demande qu'on veuille bien lui délier les mains et là, par terre, dans un coin du greffe qu'on appelle la Souricière, elle d’accroupie...puis, elle va tendre d'elle-même ses mains à Sanson

L'image de l'Archiduchesse, les traits de cette "favorite charmante et dangereuse d'une monarchie vieillie" vont s'estomper et s'effacer

Tout va disparaître et doit disparaître pour ne laisser à la postérité que le tableau d'une femme, en robe blanche, marchant à la guillotine en vraie reine de France...

 

 

 

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